Review | Rebelle du désert, t1, A. Hamilton

 

Cela fait un moment que je n’avais pas posté de reviews complète, ce n’est pourtant pas faute d’avoir lu avec acharnement ces dernières semaines ! Je garde quelques pépites sous le coude dont je vous parlerai vite, mais aujourd’hui c’est une petite déception que je vous présente avec Rebelle du Désert de Alwyn Hamilton.

Rebelle du désert est l’histoire Amani, une jeune fille orpheline qui rêve d’une vie meilleure, loin de sa ville perdue dans le désert. Et elle y voit sa chance d’échapper à sa vie de misère et à un mariage forcé lorsqu’elle rencontre Jin, un fugitif recherché par les autorités. Commence alors une quête dans les sables du Miraji où le Prince Rebelle fomente une révolution à laquelle, qu’elle le veuille ou non, Amani va être mêlée.

Ce livre est un joyeux mélange de genres. Outre la quête initiatique propre au roman de YA, le coeur du récit est une fantasy orientalisante totalement ancrée dans les mille et une nuits. C’est cet aspect qui m’a séduit, comme j’avais été séduite dans Les douze rois de Sharakhai de Bradley Beaulieu. Je m’attendais assez rapidement à de la gunpowder fantasy, comprenez de la fantasy avec des flingues, mais en fait on verse carrément dans le western, et même si c’est un genre que j’apprécie, ça commençait à faire beaucoup. C’était original, d’accord, pourquoi pas, même si ça dénature un peu le côté arabisant. Les noms de villes sont du coup d’une banalité affligeante et occultent totalement le background oriental. Et on sent bien que les deux genres ne coexistent pas sans heurts. On a d’un côté une magie à la mille et une nuit, un désert peuplé de légendes, de Djinn, où les Bouraq, des chevaux primordiaux de sable et de vent peuvent parcourir des distances énormes, et de l’autre côté le train ? Et puisqu’on est sur ce point, pourquoi, alors qu’ils sont terriblement rares, l’héroïne qui a réussi à en attraper un l’abandonne pour prendre le train ?

En fait, ces incohérences et ces « trahisons » de genre sont les plus gros reproches que je ferai au livre. C’est ce qui cause les maladresses dans l’intrigue et le scénario. La surabondance de genres différents va forcément à un moment où à un autre se révéler incompatible. Et l’auteur en rajoute dans la fin de l’ouvrage où on rencontre des êtres mi djinn mi humains aux pouvoirs de x-men. Et forcément, exploiter tous ces aspects, sans incohérences, sans dévoiler bien trop tard ou trop tôt des éléments, dans un bouquins minuscule, ça relevait de l’impossible. A mon sens, il y avait un réel potentiel. Et puis, il est malheureusement tributaire de ce que je n’aime pas dans le Young Adult, les schémas vus, vus et revus. La jeune fille badass qui tombe des nues quand à son origine, est naturellement super douée dans un domaine (les armes à feu), et cache un pouvoir encore plus grand qu’elle ne réussira à maîtriser qu’au dernier et bon moment ? Et qui rencontre par hasard LE gars qu’il faut, dont elle tombe éperdument amoureuse, tension sexuelle à l’appui qui se monte en deux phrases avant d’être oublié pendant 10 chapitres… et qui se révèle être le pivot central d’une intrigue « politique » ? C’est trop YA pour moi.

Alors, je vous avouerai que ça m’énerve, parce que j’ai apprécié plein de détails. Pas l’écriture, redondante, relativement pauvre, mais qui au moins permet de lire extrêmement vite. Pas vraiment les personnages non plus, beaucoup sont simplement clichés, et Amani est régulièrement crispante (malgré quelques lueurs d’espoir qui m’ont vraiment fait croire qu’elle allait s’affranchir des codes du genre…). Pas le scénario en lui-même, prévisible au possible, avec des incohérences géopolitiques énormes, et extrêmement ancré dans les schémas YA. Mais certains éléments de background, qui me donnent envie de donner une autre chance aux tomes suivants, qui ont le mérite d’être courts, et dont le rythme permet de vraiment les lire facilement d’une traite, et que je vais pouvoir emprunter et pas acheter. En priant pour que cela s’arrange, si ce n’est sur les incohérences flagrantes, au moins sur la manière de résoudre l’intrigue première.

Bref, si vous cherchez de la fantasy arabisante, tournez vous plutôt vers Les douze rois de Sharakhai, qui navigue parfaitement entre YA et fantasy adulte, qui est bien mieux construit, écrit, plus original. Ou bien vers Une braise sous la cendre de Sabaa Tahir qui est une excellente série YA qui mérite d’être bien plus connu, ancré dans un imaginaire arabisant, aux personnages ultra attachants et à l’univers bien plus original.

Comme j’ai l’impression que ce livre divise, vous pouvez retrouver d’autres chroniques qui vont dans mon sens, ou qui pour qui le coup de coeur a été absolu chez : Le Culte d’Apophis ou BettieRoseBooks


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Rebelle du désert, t.1, Alwyn Hamilton
PKJ, 7,50
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7 commentaires sur “Review | Rebelle du désert, t1, A. Hamilton

    1. (C’est avec plaisir, ta critique était géniale, et m’a décomplexée de ne pas avoir aimé!) Merci beaucoup ! Je suis bien d’accord aussi ! 😉 Tahir démontre bien qu’on peut faire du YA sans tomber dans ces clichés et facilités…

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  1. Salut,
    Tu as fait une critique très détaillée sur les points noirs et autres t’ayant déplu, ce qui fait que j’ai apprécié ton avis même si pour ma part c’était une très bonne lecture. Je vois beaucoup le livre de Tahir sur la toile, je l’ai mis sur ma wishlist, j’espère l’apprécier

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  2. C’est une saga qui m’a toujours attirée, mais au vu des avis, j’ai toujours eu un peu peur d’y trouver un côté « too much ». Et comme, j’ai tendance à vite lever les yeux au ciel ! 😅

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